Il ne s'agit pas en psychanalyse de « débarrasser » le sujet de son symptôme (par exemple sa dépression ou son eczéma), mais bien de faire un travail en profondeur « autour » des ces symptômes, et bien souvent on se voit obliger de remonter jusqu'à l'enfance pour en saisir certains aspects. Ce travail prend du temps, et vouloir aller plus vite (comme à l'aide de l'hypnose par exemple, des thérapies « accélérées », ou par la prise de médicaments) ne font en général que retarder le terme de l'analyse, même si pour un temps on apprécie l'apaisement de certains souffrances. Rien de plus facile de supprimer un symptôme, mais un symptôme en cache souvent un autre, et il est imprudent d'y toucher sans précautions. Laissons à Freud exprimer cela avec son humour habituel : « Il ne suffit pas de supprimer une cause locale, sous prétexte d'aller plus vite, car on ne ferait vraisemblablement pas plus que ce que ferait les pompiers si, en cas d'incendie d'une maison provoqué par une lampe à pétrole renversée, ils se contentaient d'enlever la lampe de la pièce où le feu s'est déclaré. »
--- © Ilmi Manuka ---